Judéo-provençal par sa mère, née Mossé, qui compte au nombre de la lignée de Benjamin Mossé, dernier rabbin comtadin du Vaucluse, Bernard Weisz est né à Marseille en 1946. Après des études de lettres à la faculté d’Aix en Provence, il monte à Paris où il devient journaliste, puis cadre de communication dans le secteur socio-culturel. C’est en 1991 qu’il vient habiter Avignon. Il se consacre alors à des récits de vie auprès de personnes âgées ainsi qu’à des actions d’insertion auprès des jeunes défavorisés. En 1996, année du cinquantième anniversaire du Festival d’Avignon, il donne un livre sur la fabuleuse rencontre que fut le Festival avec les Avignonnais lors de la première année de sa création. « Festival de la mémoire, Vilar, leur vie, leur ville » est édité par la Maison Jean Vilar. Dans la foulée, constatant combien le Festival tourne la page de l’Occupation, il entame une réflexion sur cette période noire. C’est une plaque évoquant les disparus de la Shoah, installée dans la synagogue de la cité des papes, qui le pousse à s’attacher à la situation de la communauté juive de la ville. Il publie « 5761 en Avignon » lorsqu’Avignon est désignée capitale culturelle européenne en l’an 2000. Par la suite, il approfondit sa réflexion sur la persécution des Juifs du Vaucluse. C’est sa rencontre en 2005 avec Isaac Levendel, pionnier des études sur la Shoah dans le Vaucluse et auteur du livre « Un hiver en Provence », édition de l’Aube, qui va le conduire à une recherche archivistique longue de 7 ans. Recherche à laquelle son épouse Danièle est associée de très près. Leur travail commun va donner naissance à « Vichy, la Pègre et les Nazis, la traque des Juifs en Provence », édition du Nouveau Monde, 2013. Ouvrage considéré « d’une grande importance » par l’historien Zeev Sternhel et « une formidable leçon d’anatomie » par le grand résistant Raymond Aubrac. Tout en poursuivant ce labeur de bénédictin, il décide de livrer un récit, longtemps porté, sur sa rupture avec le parti communiste après l’abandon de l’euro communisme. « Une voix communiste », édité par l’Escampette en 2011, est salué par l’écrivain et critique Jérôme Garcin. Son travail sur la période de l’Occupation va susciter de nombreuses rencontres avec des descendants de Juifs promis à la déportation dans les camps d’extermination, ce qui le conduira à de nouvelles enquêtes. Depuis quelques années il propose bénévolement à des groupes d’une vingtaine de participants une déambulation dans l’Avignon intra-muros ayant pour thème : sur les traces de la persécution des Juifs dans Avignon occupée.